Dunkerque : ce que l'on sait sur ce jeune djihadiste de 19 ans
Le jeune homme vivait dans un foyer de réinsertion géré par l’association Soliha Flandre, rue du Sud, à Dunkerque.
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L’arrestation mercredi dernier d’un jeune homme de 19 ans à Dunkerque, suspecté de préparer un attentat, a provoqué stupeur et inquiétude depuis la médiatisation de cette affaire dimanche soir.
Ce lundi, on a appris que l'individu vivait dans un foyer de réinsertion géré par l’association Soliha Flandre, rue du Sud, à Dunkerque.
Son président, Josseran Floch, a accepté de revenir sur le parcours de ce jeune et sur les signaux qui ont alerté les équipes éducatives dès 2024.
Un parcours de réinsertion entamé à l’adolescence
Arrivé il y a trois ans dans cette structure dunkerquoise avec sa mère, le jeune homme n’avait que 16 ans lorsqu’il a intégré le centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) géré par Soliha Flandre.
D'abord accompagné de sa mère, il est resté seul dans le foyer après son départ, il y a près d’un an.
"Il avait le statut de locataire, comme les autres. Il bénéficiait d’un accompagnement éducatif spécialisé", explique Joceran Floch.
Le jeune semblait suivre les règles du foyer jusqu’à ce que ses comportements éveillent des soupçons à l’automne dernier.
Des signaux de radicalisation dès octobre 2024
Selon Josseran Floch, les premiers signaux de radicalisation ont été repérés dès octobre 2024. "C’était des gestes, des mots, un look qui évoluait : barbe, tunique, discours religieux de plus en plus présents. Rien d’illégal en soi, mais suffisamment inquiétant pour que nos éducateurs, formés à ce type de repérage, saisissent le parquet."
Depuis cette alerte, une collaboration étroite s’est mise en place avec les forces de l’ordre et la préfecture, permettant une surveillance discrète mais continue du résident.
"À notre connaissance, il n’a jamais fait état de projets violents dans nos murs", précise Joceran Floch.
Aucun conflit n’avait été noté avec d'autres résidents, et il ne semble pas avoir exercé de prosélytisme ouvert.
Mais les signes, notamment sur les réseaux sociaux, se sont intensifiés récemment, poussant les autorités à intervenir.
Des équipes formées, une vigilance saluée
Le président de Soliha Flandre tient à saluer le professionnalisme de ses équipes : "Nos éducateurs spécialisés ont agi avec courage et sang-froid. Leur vigilance a sans doute permis d’éviter un drame."
La résidence concernée accueille une vingtaine de personnes dans des appartements individuels.
Un lieu "familial et convivial", où les signes de radicalisation ne passent pas inaperçus.
À ce stade, les autorités ont confirmé que du matériel potentiellement en lien avec un projet d’attentat ainsi que des documents d’allégeance à l'État islamique ont été découverts.
L’enquête se poursuit pour déterminer l’étendue des intentions du suspect et d’éventuelles complicités.
