Deux bénévoles condamnés pour avoir aidé des migrants pendant le confinement
28 juin 2022 à 7h39 par Jérôme Noël
Ce lundi, deux bénévoles de l'association Utopia 56 ont contesté devant le tribunal de police de Boulogne-sur-Mer l'amende reçue en mai 2021 pour non-respect du confinement, alors qu'ils étaient partis apporter de l'aide aux migrants de Calais. La justice a finalement confirmé l'infraction. Plusieurs associations dénoncent un "harcèlement" des forces de l'ordre.
Il est 22h45 ce 15 mai 2021, lorsque les bénévoles de l'association Utopia 56 prennent la route pour se rendre sur un campement de migrants. "Un réfugié nous avait appelé pour qu'on lui apporte une couverture pour la nuit" explique Marguerite Combes, coordinatrice de l'association sur le Calaisis. Sur la route, les associatifs sont contrôlés par la police. L’heure du couvre-feu étant passée, ils écopent d'une amende de 135€ chacun.
Des contraventions comme celles-ci, il y en a beaucoup. "C'est plus de cent verbalisations qu'a eu Utopia, et une trentaine pour Human Rights Observers" détaille Marguerite Combes, soit "près de 20 000 euros d'amendes pendant la période de confinement" peut-on lire sur le compte Twitter d'Utopia 56, qui dénonce "une politique d'entrave à l'encontre des associations et de leur travail".
C'est dans ce contexte que plusieurs contraventions ont été contestées en justice. Ce lundi, le tribunal de police de Boulogne-sur-Mer s'est penché sur deux d'entre eux, et a confirmé l'infraction. Si leur amende a été levée, les deux bénévoles ont tout de même été déclarés coupables des faits. Une décision qui ne satisfait pas les associations d’aide aux migrants.
Marguerite Combes, coordinatrice à Utopia 56 à Calais
Une quarantaine d’autres audiences de contestation sont prévues dans les prochains mois.