6 Boulonnais condamnés après un attroupement contre les retraites sur Capécure

Publié : 7 juin 2023 à 7h00 par Jérôme Noël

DELTA FM

Six Boulonnais ont été condamnés ce mardi par le tribunal de Boulogne-sur-Mer, après des affrontements avec les forces de l’ordre en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites.

Les six hommes, dont trois sont syndiqués à la CFDT, étaient poursuivis pour participation avec arme à un attroupement et violence sur fonctionnaire de la police nationale. Ils avaient été interpellés dans la nuit du 22 au 23 mars sur le port de Boulogne-sur-Mer.

Cette nuit-là, des dizaines de personnes au visage dissimulé dès 3h du matin s’étaient rassemblées pour bloquer les différents accès à la zone de Capécure, en brûlant du mobilier urbain, des pneus et des palettes. À leur arrivée sur les lieux, peu après 4h, les policiers du commissariat de Boulogne-sur-Mer avaient été insultés et victimes de jets de projectiles. Une compagnie de CRS avait été appelée en renfort, et c’est au cours d’une opération « en tenaille » qu'avaient eu lieu les interpellations.

À la barre du tribunal de Boulogne, les six prévenus, employés dans des entreprises du port, ont tous nié avoir jeté des pierres en direction des fonctionnaires et des véhicules de police. "On travaille de nuit, et ce jour-là, on a fini à 4h du matin", a expliqué F.P, 56 ans. "Quand on est arrivé, il y a eu un chargement des CRS. Notre mouvement était pacifique, c’était pas notre opinion d’insulter et de caillasser les forces de l’ordre". G.D, un autre prévenu de 44 ans, a cependant été retrouvé en possession d'une pierre,"ramassée dans l'adrénaline", mais jure ne pas en avoir lancé. 

« On ne va pas dire que ce sont des scènes de guerre, mais ce sont des feux de partout, des cocktails molotov et des jets de pierre » a souligné Maître Catherine Pfeffer, avocate des sept fonctionnaires de la Brigade anti-criminalité qui ont porté plainte. Selon elle, « ces individus n’avaient rien à faire là si ce n’est participer à des mauvais coups »

Problème : aucune image des affrontements n'est disponible, les policiers n'étant pas équipés de caméra embarquée, et les images de vidéosurveillance n'ayant pas été exploitées. Se basant sur le seul élément au dossier, le procès-verbal rédigé par le commissaire, le tribunal a considéré qu’ "aux horaires où les policiers disent avoir reçu des jets de pierre sur leurs véhicules, les prévenus ne se trouvaient pas sur les lieux". 

Relaxés pour les faits de violence, les six hommes ont néanmoins été condamnés à six mois de prison avec sursis pour les faits d'attroupement. Ils devront également verser 500 euros de dommages et intérêts et 300 euros d’indemnité procédurale à chacun des fonctionnaires de police.