La tendance n'est pas bonne pour le carnaval

Publié : 2 février 2022 à 17h06 par Bastien Ducrocq

DELTA FM

La dynamique épidémique n'est pas bonne. Les taux d'incidence ne baissent pas, et l'absence de décision préfectorale pÚse sur les élus locaux et les organisateurs de bal. Aucune décision officielle n'est tombée, mais on s'oriente donc vers une annulation des festivités carnavalesques.

"En terme d'image, comment expliquer au reste de la France qu'on puisse organiser un tel Ă©vĂ©nement Ă  Dunkerque, en pleine pandĂ©mie ?", nous explique un des maires de l'agglomĂ©ration. La comparaison entre le carnaval de Nice (maintenu) et celui de Dunkerque, a longtemps alimentĂ© les rĂ©seaux sociaux avec cette question : pourquoi eux, et pas nous ? Mais les amoureux des festivitĂ©s dunkerquoises savent que la proximitĂ© et la convivialitĂ©, sont dĂ©cuplĂ©s dans la CitĂ© de Jean Bart : "A Nice, c'est trĂšs calme, c'est un dĂ©filĂ©, les gens peuvent maintenir des distances et le brassage est moindre. Ici, on s'embrasse, on fait la fĂȘte, on communie, c'est incomparable" rajoute un autre Ă©lu local. RĂ©unis ce midi, les maires de l'agglomĂ©ration restent dans l'attente d'une dĂ©cision prĂ©fectorale, sans grandes illusions. On penche donc vers une annulation des bandes, avec les risques qu'on connait : " Des bandes annulĂ©es, il y en aura. Aujourd'hui, rien n'interdit Ă  une personne de sortir dans la rue dĂ©guisĂ©e. Il faudra surveiller ça de prĂšs " rajoute un proche du dossier. 

Un coup dur Ă  encaisser pour l'ABCD

Du cĂŽtĂ© des associations, le coup est dur Ă  encaisser. Les plus raisonnables ont dĂ©jĂ  jetĂ© l'Ă©ponge dans beaucoup d'associations, craignant de devoir ensuite endosser la responsabilitĂ©, au moindre problĂšme : "Si une personne tombe malade Ă  la sortie de notre bal et qu'elle nous attaque en justice derriĂšre... on aura bien du mal Ă  se justifier" nous confiait, dĂ©sabusĂ©, un organisateur de bal. MĂȘme au cƓur des associations, le dĂ©bat fait rage : "Chez nous, c'est du 50/50. Beaucoup ne veulent pas prendre de risques, alors que les plus acharnĂ©s veulent absolument organiser quelque chose" nous confiait ce mercredi un membre d'une association carnavalesque. Qu'ils soient favorables ou non Ă  la tenue des festivitĂ©s, tous partagent la mĂȘme dĂ©ception : "DeuxiĂšme annĂ©e sans bal, troisiĂšme pour certains, c'est trĂšs dur, je ne sais pas comment on pourra s'en relever, il va falloir nous aider", explique un membre des Corsaires Dunkerquois. Chaque annĂ©e, l'ABCD reversait pas moins de 800 000 euros. 

La décision du Préfet est attendue en fin de semaine, mais on prend d'ores et déjà la direction d'une nouvelle saison blanche.