Lucas Pouille, la résurrection après la dépression
Publié : 30 mai 2023 à 10h00 par Cyril Frémin
Le tennisman Loonois s’était récemment confié comme rarement un sportif sur ses années de galère.
Crédit : FFT - Fédération Française de Tennis
Ce week-end, le plus grand tournoi de tennis au monde a commencé porte d’Auteuil…
En toute objectivité évidemment. Depuis dimanche, c’est Roland-Garros. L’occasion de voir du sport de très haut niveau, l’occasion aussi de raconter de belles histoires, comme celle de la résurrection de Lucas Pouille. Le tennisman Loonois, ancien vainqueur de la Coupe Davis, ancien n°10 mondial, s’est qualifié dimanche pour le deuxième tour du prestigieux tournoi, après avoir passé le cap des qualifications. Peut-être le début de la renaissance...
Les larmes ont coulé et sont tombées sur l’ocre Francilienne la semaine dernière. Ce n’était pas la première fois ces dernières années que Lucas Pouille pleurait pour du tennis. Mais cette fois, enfin, il s’agissait de larmes de joie. Pas encore le bout du tunnel pour celui qui est désormais situé au-delà de la 600e place mondiale, mais enfin la lumière, un peu.
Il revient de très loin le Loonois, passé tout proche d’abandonner, de prendre sa retraite. En mars dernier, il s’était confié à nos confrères de l’Équipe comme jamais un sportif ne l’avait fait. Des secrets inavouables dans le sport, surtout dans le tennis, celui des paillettes, celui où parfois vous pouvez gagner plusieurs dizaines de milliers d’euros… en perdant au premier tour. Lucas Pouille raconte alors les blessures qui s’enchaînent, et le doute, le pire des maux pour un champion, la dépression, l’alcoolisation dans des chambres d’hôtel un peu pourrie. Quand vous descendez au classement, les sponsors s’en vont, le confort aussi. "J’aurais fini à Sainte-Anne chez les Fous", avoue-t-il.
Ce qui l’a sauvé, une pause, avec sa famille, sa petite fille, les copains, d’autres sports, les vacances. Fin d’année dernière, il reprend la raquette, retrouve des sensations, avec une ambition, représenter la France aux Jeux Olympiques de Paris l’an prochain. Il lui reste un an pour remonter tout le monde.
"Ceux qui sèment dans les larmes moissonnent dans la joie", disait le roi David. Lucas Pouille pourrait bien récolter des victoires de la terre dans les prochains mois.